1 avril 2013

Le Plume hebdo (du 25 au 31 mars).


Le Plume hebdo est fidèle à son poste en ce début de semaine. Mais pour combien de temps ? Il ne semble plus vous convenir, en témoigne son audience qui faiblit. Or, nous souhaitons avant tout répondre à un besoin. Le Plume hebdo est né pour apporter un résumé de l'actu de la semaine à ceux qui n'avaient pas le temps de la suivre. Peut-être est-il trop long ? Peut-être s'attarde-t-il sur des questions trop secondaires ? Nous relevons le défi : voici un PH nouvelle formule. Il est plus concis et moins exhaustif, ce qui nous a amené à faire des choix nécessaires. Dites-nous s'ils vous conviennent, sur Facebook ou dans les commentaires.

Au programme cette semaine, l'escalade des tensions entre les deux Corées, la situation politique inextricable de l'Italie, l'intervention télévisée de François Hollande et la publication du Coup monté, ouvrage révélant que le camp Copé aurait manipulé les résultats des primaires de l'UMP, en septembre dernier, afin de soustraire la victoire à l'ancien Premier ministre François Fillon.


Après l'ogive, l'escalade verbale dans la péninsule coréenne. Vous vouliez de l'actu internationale ? Et bien voilà. Rien n'illustre mieux l'état actuel des relations internationales que la recrudescence des tensions entre Pyongyang [capitale de la Corée du Nord, ndb] et Séoul [son pendant méridional, ndb]. Rappelons que les deux Corées sont officiellement en guerre puisque seul un armistice, et non un traité de paix, est venu conclure la guerre de 1950-1953. Armistice qui a d'ailleurs été récemment rejeté par le régime nord-coréen, parmi d'autres provocations. La dernière en date : l'agence de presse du pays a relayé un communiqué du gouvernement samedi  30 mars, annonçant que la Corée du nord est en « état de guerre » avec son voisin du sud.

Photographie de Kim Jong-un, en réunion avec ses généraux, parue dans le journal nord-coréen Rodong. La carte affichée dans le fond
représenterait un plan d'attaque du territoire américain, selon une information NK News reprise par de nombreux médias.

Que s'est-il donc passé pour que la situation se détériore à ce point ? En fait, la Corée du nord s'estime menacée par les exercices militaires que mènent conjointement la Corée du sud et les Etats-Unis depuis le début du mois de mars et qui devraient s'achever au cours du mois d'avril. Elle s'est montrée particulièrement préoccupée par le passage de deux bombardiers furtifs américains B-2 au-dessus du territoire de la Corée du sud. Mais ces exercices militaires, s'ils ont lieu tous les ans, répondent cette année au troisième essai nucléaire mené par Pyongyang à la mi-février, par lequel la Corée du nord a violé une fois de plus les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU, menant à de nouvelles sanctions.

Même si les Etats-Unis prennent la menace au sérieux, Pyongyang ayant tout de même activé ses forces dans l'éventualité de frappes sur le territoire américain, de telles provocations ne sont pas les premières et pourraient bien rester sans suite. Le vrai problème est celui de l'échec du système international à gérer les conflits les plus saillants de la scène internationale. A savoir celui qui agite la péninsule coréenne, mais aussi l'antagonisme Iran/Israël.


En Italie, la situation politique est tout aussi inextricable, bien que l'état de guerre ne soit pas à l'ordre du jour. Le leader de la coalition de gauche, Pier Luigi Bersani, a annoncé jeudi 28 mars avoir échoué dans son entreprise de formation d'un gouvernement. Les forces de gauche possèdent une majorité à l'Assemblée mais pas au Sénat, où le Mouvement 5 étoiles (M5S), rassemblement contestataire autour de l'ancien comique Beppe Grillo, et le Peuple de la Liberté, parti de centre droit de Silvio Berlusconi, ont obtenu de bons scores. Le Parti Démocrate (PD), dirigé par M. Bersani, a pourtant tenté de constituer une coalition avec le M5S, sans succès.

Le président italien, Giorgi Napolitano, a donc annoncé samedi 30 mars que le gouvernement de Mario Monti, ancien commissaire européen qui a sauvé la troisième économie de la zone euro, serait maintenu aux affaires en attente d'une solution. M. Napolitano, qui ne peut pas convoquer de nouvelles élections puisque la Constitution italienne l'interdit dans les derniers mois du mandat présidentiel, aurait évoqué l'éventualité d'une démission en dernier recours. Il a chargé deux personnalités distinctes de chercher une solution et d'élaborer, chacune de son côté, un programme politique susceptible de rassembler les partis politiques désormais maîtres du parlement italien. Symbole de l'espérance d'un peuple, ces deux personnalités sont d'ores et déjà surnommées « les sages ».


L'Afrique du sud, quant à elle, est tout entière au chevet de Nelson Mandela. Celui qui s'est naguère battu pour la fin de l'Apartheid et qui fut le premier président de l'ère démocratique entre 1994 et 1999 est hospitalisé depuis jeudi 28 mars pour le traitement d'une infection pulmonaire coriace. Les Sud-Africains sont d'autant plus inquiets que c'est la troisième hospitalisation de « Madiba » [nom du clan tribal de Mandela et son surnom par extension, ndb] en trois mois. Les informations sont distillées au compte-goutte autour de l'ancien président. On ne sait par exemple pas quel établissement de santé l'accueille. L'actuel président, Jacob Zuma, a invité son peuple à « calmer son anxiété ».


Enfin, retour sur l'actualité politique française pour conclure ce mini-Plume hebdo. Jeudi 28 mars, c'est François Hollande lui-même qui était à la manœuvre sur le plateau du journal télévisé de France 2, afin d'expliquer la politique menée par son gouvernement. Face à David Pujadas, le chef de l'Etat est donc revenu sur les grands thèmes économiques mais aussi sociaux qui divisent le pays. Il a rassuré les tenants d'une France forte sur le plan militaire en écartant l'hypothèse d'une diminution du budget de la défense pour 2014. Il a confirmé la fin de l'universalité des allocations familiales. Il a également précisé le calendrier de retrait des forces françaises engagées au Mali, fixant à 2 000 le nombre maximum de soldats restants en juillet, et 1 000 à la fin de l'année. A propos de la PMA [procréation médicalement assistée pour les couples de même sexe, ndb], il a confirmé que le gouvernement n'agirait pas sans connaître l'avis du Comité national d'éthique. Cela pourrait signifier un éventuel abandon de la mesure en cas de rejet de la part de l'organe pourtant consultatif.

Le président de la République François Hollande, lors de son intervention sur France 2, jeudi 28 mars.

Sur le plan des annonces, il a révélé à demi-mot qu'une réforme serait nécessaire pour adapter le système des retraites, sans quoi la France atteindra « 20 milliards d'euros de déficit en 2020 ». Il est surtout revenu sur l'emblématique taxe à 75% sur les revenus de plus d'un million d'euro, grâce à l'annonce de laquelle il avait enrayé la spectaculaire remontée de Nicolas Sarkozy dans la course présidentielle, début 2012.  Le Conseil constitutionnel a censuré la mesure le 29 décembre dernier du fait de son mécanisme de calcul. Le gouvernement avait en effet prévu d'appliquer la taxe individuellement alors que l'impôt sur le revenu est calculé à l'échelle du foyer. Puisqu'un foyer possédant deux revenus à 900 000 euros serait exempté de la mesure alors qu'un autre dont un seul membre percevant 1,2 million et l'autre rien paierait la taxe, le Conseil a relevé que ce mécanisme constituerait une « rupture d'égalité au regard de la faculté contributive ». Afin de sauvegarder cette mesure essentiellement symbolique, le chef de l'Etat a donc annoncé que la taxe pèserait sur les entreprises dont la rémunération des patrons dépasserait le million.

L'opposition a été très critique à l'égard de l'intervention présidentielle. Eduardo Rihan Cypel, député de Seine et Marne et l'un des porte-parole du Parti Socialiste, a rétorqué que l'UMP cherchait avant tout à détourner l'attention des révélations que font les journalistes Carole Barjon, rédactrice en chef adjointe au Nouvel Obs, et Bruno Jeudy, rédacteur en chef du Journal du Dimanche dans leur livre Le coup monté, paru aux éditions Plon. Dans ce livre, les deux journalistes reviennent sur l'élection ratée du président de l'UMP, le 18 novembre 2012. Ils affirment que le camp Copé aurait manipulé les résultats, s'appuyant sur des témoignages inédits. Ils citent ainsi le président de la Cocoe [commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales, ndb], le sénateur UMP Patrice Gélard, qui aurait déclaré : « on ne m'enlèvera pas de l'idée que c'est un coup monté ». Il a depuis démenti. François Fillon, ancien Premier ministre et candidat à cette même élection, n'a pas été surpris par ces révélations, assurant que le livre n'apporte « rien de nouveau » et que « le résultat de cette élection [lui] donnait une très courte victoire ».

Bonne semaine à tous !

1 commentaire:

  1. Je préfère cette version synthétisée du Plume Hebdo, ça permet d'avoir un aperçut rapide et efficace des actualités hebdomadaires ! Continuez comme ça !

    RépondreSupprimer

Bienvenue sur LPO et merci de votre participation. N'oubliez pas que le débat doit se faire dans la cordialité !