Depuis quelques mois, la stratégie du Président-Candidat pensée par Patrick Buisson (déjà responsable en 2007 de la stratégie de "récupération" des électeurs de Jean-Marie Le Pen) est critiquée de toute part, notamment en raison de son apparente inefficacité. Plus l'UMP et le gouvernement vont chasser sur les terres du FN à force de discours populistes à forte connotation "extrême droite", plus Marine Le Pen monte dans les sondages. L'échec s'avère cuisant puisque les sondés semblent préférer l'original à la copie et ne s'en cachent pas. Face à ce constat, Nicolas Sarkozy paraît avoir abandonné cette stratégie et cherche désormais à incarner la figure du Président Courage, qui n'a pas peur d'être impopulaire et se refuse à tout populisme (notamment fiscal et social).
Seulement, un sondage réalisé par IFOP pour Paris Match, placé en Une du JDD du 1er février, redonne du lustre à cette stratégie : en cas d'absence de Marine Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy verrait son score majoré de 8,5 points à 33%. Il ferait ainsi jeu égal avec le favori, François Hollande (qui l'emporterait cependant au second tour avec 56% des intentions de votes contre 44% pour le Président-sortant). Nicolas Sarkozy serait, semble-t-il, devenu le candidat de substitution pour l'extrême droite.
Nicolas Sarkozy en janvier 2011 au Forum de Davos |
La menace qui plane sur la candidature de Marine Le Pen pose une autre question : est-il normal dans un pays démocratique que le Front National, qui apparaît depuis plusieurs élections comme la troisième force politique du pays, soit exclu de cette élection ? Ne faut-il pas, comme le prônent Marine Le Pen ou Nathalie Arthaud, transformer ces parrainages par des élus en parrainages citoyens ? François Hollande, favori des sondages, y est favorable tout en prévenant qu'aujourd'hui, en février 2012, il est trop tard pour faire ces changements. Nicolas Sarkozy pour sa part s'oppose à l'anonymat des parrainages sans plus de précision. Interrogé le 29 janvier sur les difficultés que Marine Le Pen a (ou dit avoir) à rassembler les 500 parrainages, Nicolas Sarkozy a dit : "Vous ne voulez quand même pas que je m'occupe d'elle !"
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