2 février 2007

[Avis lycéen] Quand la science sert l'art.


Le cirque ? "Les clowns", "le trapèze", "le dressage de chevaux"... Tous répondent par les grands classiques du cirque, les numéros que l'on retrouve sans arrêt. Toujours la même musique, qui divertit encore, certes, mais qui peut finir par être rébarbative. Certains répondront que le cirque est immortel, éternel - la nuance est subtile - mais bien qu'il plaise toujours et à tous les âges, le cirque appelle de lui-même à un renouveau. Que propose-t-on ?

Adrien M. propose, lui ! Il présentait il y a seulement une vingtaine de jours son dernier spectacle à la Ferme du Buisson (Noisiel, Seine et Marne), Convergence 1.0. Cet artiste jongleur/danseur contemporain semble au sommet de l'alliance de la technologie et des arts du cirque. Explications :

Poursuivant des études en informatique et un apprentissage poussé du jonglage depuis longtemps, Adrien Mondot commence en 2003 la représentation d'un spectacle mêlant jonglage et accordéon, Fausses Notes et Chutes de Ballesqui ne fut, à l'époque, que représenté dans les festivals d'art de rue, à Genève et Avignon par exemple. Là, Adrien s'échauffe.



Adrien M. - spectacle Convergence 1.0

Un an plus tard, il fonde la compagnie Adrien M., se permettant ainsi de participer à l'opération Jeunes Talents Cirque, dont il ne repartira pas sans une bourse de l'ADAMI (société gérant les droits d'artistes). C'est pour cette opération qu'il crée son spectacle Convergence 1.0.



Septembre 2004, octobre 2005, Adrien enchaîne différentes étapes de créations, d'appronfondissement, et à partir de décembre, il associe la compagnie au Manège de Reims, association prévue pour une durée de trois ans minimum.



Pendant tout ce temps, notre jongleur avance, mais n'oublie pas sa démarche artistique : celle de mêler les disciplines. Dans Convergence, Adrien nous emmène dans son monde, celui du jonglage, de la danse, et celui de l'informatique !


Le rideau s'ouvre. Un homme est immobile sur une chaise, on distingue vaguement un violoncelle plus loin sur la scène. Le violoncelle commence à jouer, ce n'est pas seulement un violoncelle, mais une charmante violoncelliste qui va nous enchanter pendant 90 minutes de spectacle. Improvisation totale. Elle joue même sur une bande-son, complétant magnifiquement l'ensemble pré-enregistré. Et pendant ce temps, l'homme bizarre qui était assis sur sa chaise a commencé à bouger. Il se met une gifle tout seul. Là, le public prend peur. Mais quand Adrien M. se lève, alors la magie se déploie sur la scène. Et c'est d'une véritable magie dont il s'agit! Les balles d'Adrien sont littéralement soudées à son corps, sauf lorsqu'il décide d'en jeter une demi douzaine en l'air avant de se mettre à jongler... Et c'est le comble, lorsqu'il se met à pleuvoir des balles. Le logiciel qu'a programmé Adrien gère des centaines de trajectoires de balles. Comment distinguer le réel du virtuel? D'autant plus que l'artiste jongle aussi bien avec l'un que l'autre.

Et Adrien, lorsqu'il finit par se placer devant nous, au terme d'un spectacle d'une beauté extraordinaire, joue avec une balle, une seule, mais on se demande si ce n'est pas la balle qui se joue de lui.

Et pour ceux qui regrette de l'avoir ratée, la compagnie Adrien M. jouera de nouveau dans la région. Voici quelques dates:
3 février, espace Albert Camus, Maurepas, (78).
24 mars, Forum Culturel, le Blanc Mesnil, (93).
20, 21 22 23 juin, à la Villette, espace Chapiteau, Paris (75).

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