Booka Shade / A gauche:Walter Merziger - A droite: Arno Kammermeier |
Booka Shade - Charlotte
LPO: Votre
nouvel album sort le 1ernovembre, trois ans après le dernier opus More, que s'est-il passé
pendant ces années ?
LPO: Qu'apportez-vous
avec ce nouvel album et qu'est-ce
que voulez-vous exprimer en plus par
rapport aux autres albums?
Walter: Nous
avons eu une grosse crise pour être honnête, c'était très
dangereux pour le projet tout entier. Nous ne savions plus quoi dire
et c'était comme un vide. Nous
avions des chansons écrites mais ce n'était pas suffisamment
convaincant pour nous. Et nous avions déjà une tournée réservée
et nous avions
joué au Coachella Festival (Californie, États-Unis), dans des
festivals en Amérique du Nord et du Sud et en Australie sans
avoir aucun album mais ceci n'était
pas bon pour nous. Nous avons donc mis tout l'album à la poubelle et
nous nous sommes dit, « Ok, recommençons encore ». Mais
ce n'était pas la production, tout n'est pas venu ensemble, ce fut
un processus très difficile. Puis, nous avons trouvé cet endroit à
Manchester, un studio très sympa, nous pouvions enregistrer avec
des vraies batteries, des
batteries acoustiques. Le bâtiment, enfin la maison entière,
est un lieu rempli d'objets étranges et des
équipements les plus fous, on pouvait dormir ou manger là-bas, nous
n'avons donc
pas quitté la maison pendant un bon moment,
c'était une expérience géniale. Nous avons aussi retrouvé une
unité, on s'est ressenti de
nouveau comme un groupe comme on l’a
dit dans le documentaire que
l’on a tourné et ce fut une
véritable bonne expérience. On a réalisé « Ok, on va vers la
bonne direction, c'est clair maintenant » et bien-sûr à la fin
nous avons modifié quelques chansons que nous n'avions pas produites
dans ce studio mais elles sont sorties de cette atmosphère, tout
recommençait à rouler et à redevenir naturel.
LPO: Pensez vous
que vous avez eu une l'influence de « Madchester»
1 ?
Vue extérieure de l'Haçienda |
1: Madchester
désigne un mouvement musical mélangeant house et rock des années
1980 et 1990, basé à Manchester et est la contraction de «Mad» (fou
en anglais) et de la ville Manchester. Le club de l'Haçienda est le
symbole de cette époque faisant émerger avec le label Factory
Records des groupes tels les Stones Roses ou Happy Mondays.
LPO: Cela
va faire quelques mois que vous êtes en tournée, y
avec-vous déjà testé le nouvel album ?
Arno: Pour
être honnête, ce soir c'est le dernier concert de notre ancien
tour, originellement ces shows nous pensions que nous les ferions en
DJ set et puis nous avons décidé de le faire en live. C'est donc la
fin d'une ère. C'est le vieux set que nous jouons et nous avons
essayé pas mal de
nouvelles chansons en DJ set, lesquelles nous allons utiliser dans le
nouveau show. Tout ce temps nous travaillions notre album c'est la
chose intéressante avec le « DJing », c'est que vous
pouvez prendre une chanson de dance ou de club, vous pouvez la
prendre et l'essayer en DJ set et puis continuer le travail. Le
nouveau show débutera à Amsterdam à l'ADE (Amsterdam Dance Event),
mi-octobre. Ce Tour a été fait car nous n'avions pas d'album. Nous
avions réservé la tournée européenne et américaine. Nous nous
demandions « qu'est-ce qu'on peut faire ? ».
C'est le « No Album Tour » (rires).
1ier titre du nouvel album - Love Inc
LPO: Quel
est votre point de vue sur la scène Berlinoise, perçue comme la capitale électro ? Et que
pensez-vous
de la scène
allemande ? Vous avez notamment travaillé avec Fritz Kalkbrenner,
figure de l'electro.
Fritz Kalbrenner sur sa pochette d'album |
La
scène berlinoise, bien, ça
c’est un sacré thème.
Partout
où vous allez dans le monde, les gens demandent « d'où vous venez?
De Berlin », tout le monde dit, « bien sûr ça doit être...».
Cela a une longue histoire, nous ne sommes par originellement
berlinois
nous avons habité à Franckfort et nous avons vécu et grandi à
Sarrebruck.
Et bien-sûr Berlin est devenue une capitale de l'électro et plein
d'artistes du monde entier sont venus car le coût de la vie est bas
et pendant longtemps il y avait beaucoup de places libres où les
gens pouvaient faire des choses dans des entrepôts ou d'autres
lieux. Cette époque se termine car les prix augmentent, donc les
loyers aussi
mais ça été pour longtemps un paradis pour les artistes et
plusieurs labels.
LPO: Nous sommes
actuellement sur un Festival français, c'est un moyen de parler de
la scène éléctro française, que pensez vous de cela et quels sont
vos contacts avec la France?
Arnaud: Kavinsky,
on l'a rencontré sur notre tournée en Australie et on l'a
d'ailleurs salué en arrivant
ici. Nous devons, que nous avons croisé ces artistes dans différents
pays car nous avons
eu pas mal de succès quand on a commencé en France.
Bon je commence avec le principal artiste que
l’on connait, Laurent Garnier et
qui est depuis longtemps une inspiration,
et c'est un gars qu'on voit régulièrement sur les festivals et un
peu partout. Quand nous avons commencé avec Booka Shade en
2004-2005, on jouait en France assez souvent, on a fait des bons
concerts à Paris et dans le sud de la France, c'était avant que les
Daft Punk reviennent et juste un peu avant l'arrivée de Justice.
Tout ces gars étaient si énormes, que
l’on s’est
dit qu'il n'y avait plus de places
pour nous, nous sommes donc restés à l'écart pendant
un moment. A chaque
fois où nous sommes venus à Paris
c'était génial. Nous nous sommes
sentis super et
il y avait aussi beaucoup de personnes
mais il semblait que l'époque n'était pas propice. Maintenant, nous
recevons des retours sur le nouvel album et que c'est sans doute le
bon moment pour revenir en France et tu vois la semaine dernière on
a joué à Lille, maintenant à Strasbourg, puis nous ferons
Marseille, puis Paris, il y a donc une série de shows en France à
venir et pour nous c'est génial. Sans rire, mais nous apprécions
beaucoup le pays car nous avons vécu très
près de la France. Le sentiment est donc là, on espère faire plus de shows.
LPO: Vous
avez pu jouer
sur cette tourné avec Depeche Mode, un groupe qui reste pour vous
une référence, qu'avez-vous ressenti ?
Walter: On
avait
déjà joué avec eux en 2006 à Berlin. On a trouvé Booka Shade
plus ou moins comme un groupe de live. On a fait la première partie
de Depeche mode en 2006, j'étais sans voix et ce n'est pas très
souvent le cas, nous avons eu la chance de jouer avec
eux de nouveau
à Tel Aviv et ils nous ont traité comme un prince
ou un roi
, c'était vraiment sympa. Puis, on a fait un long test de son et un
bon concert d'une heure, et ils ont commencé à jouer immédiatement
après
et c'était vraiment réellement
bien. Il y a une sorte de connexion entre notre son et la musique que
nous faisons et les fans de Depeche Mode.
Ça a donc été très bien,
on a eu un concert génial et on a pu jouer dans une salle pleine
avec 40 000 personnes car c'était très proche du concert de Depeche
Mode, tout le monde était là, une super expérience.
Merci au groupe pour l'interview et à toute l'équipe pour la logistique- LPO
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