Dimanche 7
octobre 2012, les élections présidentielles au Venezuela ont été marquées par
la réélection du président, Hugo Chavez, avec 54,6% des suffrages. Il s'agit du
quatrième mandat du socialiste depuis 1999. Son opposant, Henrique Capriles
Radonski, a mobilisé 44,7% des votants soit près de 6 millions de personnes. Il
s'agit d'un score historique : le meilleur jamais enregistré par l'opposition
depuis 1999.
Depuis son
accession au pouvoir, en 1999, le président Chavez a mis en place de vastes
programmes sociaux : les Misiones. Ils sont assurés par une
politique de redistributions des richesses qui s'appuie sur les importantes
réserves pétrolières du Venezuela. Très appréciés par les classes
populaires - elles sont majoritaires au Venezuela -
ces programmes sociaux ont permis de diminuer le taux de pauvreté, de chômage
et d'analphabétisme (site internet de la Diplomatie Française).
La côte de popularité d’Hugo Chavez est donc très élevée au sein des populations
défavorisées. Elles lui assurent un soutien
indéfectible qui justifie sa réélection aux présidentielles de 2012. Ces
bons résultats dans le domaine social n'ont pourtant pas permis à Hugo Chavez
de faire reculer certains problèmes comme le
taux de criminalité ou l'insécurité au Venezuela.
Lors de son mandat (2013-2019) le
président devra faire face à des difficultés qui suscitent le mécontentement
d'une partie de la population. Plusieurs problèmes liés à l'insécurité, la
criminalité, la corruption et l'inflation persistent. « L'observatoire
vénézuélien de la violence (OVV) dénombre 14 000 homicides en 2011, soit quatre
fois plus qu'en 1998 » d'après France 24 (8/10/2012). Au Venezuela, la corruption est un souci majeur. Le
pays occupe la 172ème place sur 182 des pays les plus corrompus au monde, selon
une étude publiée le 1er décembre 2011 par Transparency International. Le taux
d'inflation enregistré en 2011 s'élève à 27,6% (site internet de la Diplomatie Française).
Ces problèmes ont été pointés du doigt, lors de la campagne présidentielle, par
l'opposition. Le score historique enregistré par cette dernière peut donc être
interprété comme les premiers signes de failles visibles dans la politique
chaviste.
Dimanche, 6
millions de déçus ou de mécontents ont exprimé leur désaccord à l'égard du
régime chaviste en votant pour Henrique Capriles. Après l'annonce des résultats
des élections, l'opposant a déclaré à ses partisans qu'il « [n'allait]
pas laisser seule la moitié du pays ». Il a également annoncé qu'il
« conduira la construction d'une opposition à Chavez » (L'express,
10/10/2012). Le président vénézuélien sera donc inévitablement contraint de
composer avec les revendications de l'opposition qui représente une part
importante de la population. Justement, il a promis « d'être un
meilleur président en rectifiant ses erreurs » et a affirmé
qu'il « [tendait] les deux mains à tous les vénézuéliens ».
Cette déclaration peut être interprétée comme un pas en avant, une main tendue
à l'opposition. Reste à savoir si un véritable dialogue avec l'opposition est
possible. Un compromis avec l'opposition, plus libérale économiquement, irait
à l'encontre des principes de la « révolution socialiste » que
Chavez souhaite poursuivre.
Le scrutin du 7
octobre marque un tournant dans le règne de l'indélogeable Chavez. Il
bénéficie, certes, encore du soutien des classes populaires grâce à ses mesures
en faveur des plus pauvres, mais la montée en puissance de l'opposition a
révélé les failles et limites de sa politique socialiste. Renforcée à l'issue de ces
élections, l'opposition constitue désormais un contre-pouvoir politique fort.
L'émergence d'une opposition forte et unifiée réduit la marge de manœuvre du
président sur la scène politique. Il sera effectivement difficile
pour Chavez de poursuivre sa « révolution socialiste » tout en se préoccupant
des revendications et du sort des 6 millions de mécontents réclamant plus de
principes démocratiques. La défaite de Capriles peut donc être qualifiée
de victorieuse.
Pas mal du tout ton acrticle ! Bon courage pour la suite .
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