Devendra Banhart - Mala
Le retour de l'inclassable chanteur americano-vénézuélien est une fois de plus ravissant. Adieu, les cheveux et la barbe baba mais Devendra continue d'être sans frontières. Son huitième album intitulé Mala pour sa compagne ou "Petit" en serbe n'a rien de minuscule. Même sans l'attirail du parfait hippie, le Texan est cosmopolite dans ses paroles et dans sa musique. Il exploite les ressorts de plusieurs langues (allemand, anglais, espagnol) pour donner une diversité curieuse qui enchante. Avec l'expérience accumulée, il pêche dans tout son passé pour parfois revenir à la source de son œuvre. Il offre un panel de sons qui là aussi vient de partout et nulle part. Ballades, folk, pop ou rock apaisé, le parfum du printemps sort des enceintes pour faire fleurir votre humeur. Quatre ans de disette et une rencontre avec l'artiste serbe Ana Kras ont poussé Banhart à faire de sa musique un art. Il essaye de faire couler de l'eau pure avec un calme rafraîchissant. Artiste aux multiples facettes, il est aussi l'auteur de la pochette de l'album qui flirte avec le surréalisme. Pour les plus tristes de la mort de Chavez, Devendra Banhart saura vous consoler avec ses souvenirs du pays.
Babx - Drones Personnels
L'un des meilleurs auteur de la chanson française revient avec son troisième album. 4 ans après son Cristal Ballroom et des collaborations avec Camélia Jordana et L, il n'a rien perdu de ses capacités. Les textes sont toujours d'une efficacité et d'un lyrisme rares. David Babin alias Babx chante ou parle de ses désirs, rêves ou sentiments pour nous emmener dans un monde onirique où flotte la mélancolie. Il se joue aussi de l'actualité, en revenant indirectement dans Tchador Woman sur Manal al-Sharif, militante emprisonnée en 2011 après avoir conduit une voiture en Arabie Saoudite. Ou encore sur "2012" avec, en toile de fond, la prophétie Maya qui a tenu en haleine la planète entière. Son débit et sa parole sont parfois proches du Vaudou jusqu'à faire tomber en hypnose. Le songe est apaisant et prend de l'ampleur dans "Les noyés" qui vous met la tête sous l'eau et vous traîne au fond de la mer et apercevoir les sirènes. "Il n'y aura pas de train Paris-Pékin, il n'y aura pas d'Airbus Paris-Venus" mais simplement un ticket pour un album qui rappelle les grandes heures de la poésie française et c'est déjà bien!
Kavinsky - Outrun
Sans doute, l'une des plus grosses attentes electro de l'année. Kavinsky fut notamment révélé grâce au film Drive et son morceau Nightcall qui avait enflammé la planète et donner une autre saveur au film. L'album Outrun, titre tiré d'un jeu-vidéo automobile sur Nintendo, sonne comme une conduite de nuit dans un brouillard épais. Aux commandes, c'est Vincent Belorgey ou plutôt son personnage Kavinsky, décédé en 1986 dans un accident avec une Ferrari Testarossa et revenu du royaume des morts en 2006. Il rapporte de son voyage de nombreuses sonorités disparues dans les années 1980 pour hanter nos nuits du XXIe siècle. L'instrumental de Dragon Ball Z dans Rampage vient même nous rappeler une vieille époque, quand la mort de Sangoku ou Vegeta était le plus triste moment de notre enfance. Les synthés frappent dur et secouent la carrosserie du disque, ravivant sur son chemin les fantômes du Rap Américain avec la participation de Mobb Deep. Les clips sont également très symptomatiques de l'univers de Kavinsky (A voir ci-dessous, Protovision).
En 13 titres, il prend la tête de la course electro de 2013. Reste à savoir ce que ses collaborateurs de Daft Punk concoctent pour mai, il reste encore de la gomme pour faire crisser les pneus de la French touch.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Bienvenue sur LPO et merci de votre participation. N'oubliez pas que le débat doit se faire dans la cordialité !