Mama Rosin - Bye Bye Bayou
La Suisse prend sa part de fromage sur la scène internationale. Les Genevois sortent des sentiers battus pour cracher un son incroyablement riche. Tandis que d'autres groupes se limitent à produire une pale copie des racines de chaque style, Mama Rosin va plus loin en réalisant une composition interculturelle. L'alchimie du groupe est entre la douceur du coton de la Louisiane et sa musique cajun mélangée au sucre des Caraïbes et à des arômes de blues et de garage rock. Le chant suit ce galion avec une francophonie multiple (créole, français, suisse...) et un anglais qui s'immisce dans le même flot. Le Rhône et le Missippi coulent dans les veines du groupe et c'est ce qui fait sa force et son originalité.
Qui a dit que la langue
anglaise était réservée au rock? Indubitablement, l'album le plus étonnant du mois, un vrai road trip. A ne pas louper en live : le groupe
secoue comme jamais.
Sin Fang - Flowers
L'Islande frappe encore avec un artiste déjà connu, notamment au sein du collectif Seabear. Sindri Már Sigfússon, alias Sin Fang, nous offre un son que l'on peut désormais qualifier « d'islandais ». La participation d'un célèbre compatriote en la personne de Jónsi de Sigur Rós n'y est pas pour rien. Ayant l'habitude de faire cavalier seul, Sin Fang s'ouvre désormais pour franchir une étape. Il reste tout de même maître de son œuvre puisqu'il écrit et compose tout, jusqu'à jouer de la plupart des instruments. Les Flowers de ses compositions font planer jusqu'à l'éclosion d'un son plus brutal à la fin de l'album. Avec le risque que clea finisse par ressembler à un pot-pourri, avec des morceaux qui ne prennent pas de risques et restent dans des mélodies agréables mais qui sentent le déjà-vu. Cet album végétal vous donnera tout de même des parfums de printemps.
Atoms for Peace - Amok
Thom Yorke (Radiohead) revient sur le devant
de la scène avec de nouveaux arguments. Yorke, à la baguette du
projet, a pu compter sur une équipe bien fournie. Notamment du fait de la
participation de musiciens ayant travaillé entre autres pour Air,
Beck, Norah Jones, REM, Smashing Pumpkins, Eliott Smith... Et même avec les Red Hot Chilli Peppers puisque participe à l'album leur co-fondateur et bassiste, Flea. L'empreinte de Thom Yorke reste bien
présente, sa voix donnant toujours de l'âme à sa musique. L'album
explore des sons nouveaux et témoigne toujours d'une maîtrise certaine d'un beat
électro, toutefois plus chaleureux qu'à l'habitude. L'influence de maîtres de
la batterie ou des percussions est sans doute la plus perceptible et
donne une véritable composition qui donne un air vaudou. Malgré le
titre d'album Amok qui désigne un comportement violent ou
meurtrier défini par les ethnologues et voyageurs du XIXe siècle,
il n'est pas si sombre qu'on pouvait l'imaginer. Thom Yorke parvient, grâce à ces collaborations, à faire couler un nouveau sang dans les
veines de ses morceaux, ce qu'il n'avait pas réussi depuis bien
longtemps.
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