Foals – Holy Fire

Pour ce troisième disque
comme pour le second, Foals a dû se consumer pour se remettre à
jouer avec le feu. Tellement brûlant que le groupe s'enflamme sur
scène, le dernier à en avoir payé les frais étant le chanteur qui s'est blessé à la
cheville lors d'un concert à Londres. Les influences du groupe sont désormais difficiles à
identifier et personne ne peut vraiment définir ce qu'est un son « Foals »
car celui-ci est en perpétuel renouvellement. A une époque où tout le
monde se revendique sous l'influence de groupe comme Joy Division ou
The Smith, les gars d'Oxford arrivent à se détacher pour créer leur
propre son. N'aurions-nous pas trouvé ici le dernier éclat du rock anglais ?
Ce nouvel opus est géré d'une
main de maître du début violent avec « Inhaler »,
jusqu'à atteindre une conclusion apaisée avec la douce « Moon ».
Yannis Philippaki, qui maîtrise à merveille l'art de la métaphore, nous montre
encore une fois l'étendue de son talent de songwriter, chose délicate dans le rock. Certains
titres sont tout de même plus intimistes, le chanteur avouant lui-même dans une interview s'être senti mal à l'aise en récitant les paroles. Il ne
se dégonfle pas pour autant et avoue que cela fait partie du jeu. Cela n'est pas pour nous déplaire.
Il s'agit définitivement de la première cible rock de l'année. A ne pas manquer !
Respirez profondément, voici Inhaler.
Granville – Les Voiles

L'album, attendu depuis près d'un an après des titres prometteurs ("Jersey" ou
"Le Slow"), apporte une bonne bourrasque joviale. Si certains
grincheux vous diront parfois que le navire Granville sombre dans la naïveté, ce qui
compte en ce mois de février est la véritable
dose de vitamine C qu'il nous procure. Même si la chanteuse Melissa Dubourg ne veut
pas danser un slow avec nous, on aura tout le plaisir de danser
tout seul en attendant l'été !
Servi sur un plateau : un avant-goût de l'album.
Eels – Wonderful, Glorious

Deux ans après son autobiographie qui nous révélait une vie bouleversante qui aurait peut-être dû le conduire à l'asile plutôt qu'aux grandes scènes mondiales, Mark Oliver Everett montre un visage plus optimiste. L'ironie, la mort et l'humour noir prennent des teintes moins macabres qu'à l'habitude. Everett, aka « E », semble se diriger vers la rédemption et, comme il le dit dans le morceau New Alphabet, s'apprête à « fabriquer un nouvel alphabet ».
La noirceur de Eels a emprunté un chemin encourageant vers une lente métamorphose. On n'a pas pour autant perdu Eels en chemin : le son ne dépayse pas et on ne va pas s'en lasser. Le double CD virevolte entre folk et rock avec des touches d'electro et, toujours en toile de fond, la voix puissante d'Everett. Tout son parcours musical peut être résumé par le titre « Wonderful, Glorious », qui fait le bilan d'une vie compliquée mais en fin de compte « merveilleuse » et « glorieuse ». Comme la pochette de l'album le montre, Eels lâche ses bombes. Mettez votre casque, les riffs puissants devraient rapidement vous tomber dessus.
Eels-New Alphabet.
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