10 février 2013

Le Plume hebdo (du 4 au 10 février).


LPO est à votre écoute, sachez le. Nous lançons en effet une nouvelle rubrique, le « Plume hebdo », en réponse à vos suggestions. Pour tous ceux qui n'ont pas le temps ou l'envie de suivre l'actu pendant la semaine, nous vous proposerons désormais tous les dimanches un petit résumé des évènements qui ont compté dans le monde entier au cours des sept jours précédents. Au menu de cette semaine le Mali, la Tunisie ainsi que le mariage pour tous et les révélations autour du tableau l'Origine du monde (entre autres). N'hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez !

INTERNATIONAL

Parlons Mali, puisque Bamako est sur toutes les lèvres depuis janvier. Les autorités françaises ont été plus loquaces qu'à l'habitude cette semaine, puisque deux ministres ont daigné nous apporter des détails quant à l'efficacité de l'intervention ainsi qu'au calendrier que prévoient désormais de suivre les militaires français. Les troupes françaises présentes sur le sol malien depuis le 11 janvier dans le cadre de l'opération Serval devraient procéder à un retrait progressif à partir du mois de mars et laisser la place aux forces de la coalition africaine. C'est ce qu'a déclaré le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, dans un entretien à Metro paru mercredi 6 février. La veille, le ministre de la Défense Jean Yves Le Drian a déclaré que « plusieurs centaines » de combattants islamistes avaient été tués en trois semaine d'opérations.

Deux attentats suicides - les premiers au Mali - ont eu lieu vendredi 8 et samedi 9 à proximité de Gao, l'une des grandes villes du Nord. Si ces attaques n'ont pas fait de victimes à l'exception des kamikazes eux-même, elles ont en revanche conduit au renforcement des mesures de sécurité autour de Gao. Le premier attentat a été revendiqué par le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest).

Un peu plus au nord, c'est la Tunisie qui est désormais à la Une de l'actualité. La tension y règne depuis que Chokri Belaïd, figure historique de l'opposition politique tunisienne, a été assassiné, mercredi 6 février, de trois balles alors qu'il quittait son domicile de Tunis. M. Belaïd était un opposant charismatique au régime de Ben Ali, renversé en janvier 2011 au terme de la « révolution de Jasmin ». Depuis, il critiquait durement le gouvernement tunisien actuel, constitué d'islamistes modérés du parti Ennahda [vainqueur des élections législatives d'octobre 2011 visant à former l'assemblée constituante, ndb]. Le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, issu des rangs du parti islamiste, a annoncé avoir dissous le gouvernement afin d'en composer un nouveau formé de technocrates. Il a d'ailleurs menacé de donner sa démission si les instances de son propre parti, plus radicales, ne cessent pas de contester son choix.

Des soldats aident à faire avancer le cercueil de Chokri Boulaïd, vendredi 8 février 2013. © Reuters.

Dans le même temps, les proches de M. Belaïd ont pointé du doigt le parti Ennahda et l'ont accusé au moins de négligence, sinon de complicité dans ce meurtre. Les funérailles ont eu lieu vendredi 8 février, jour de grève générale, et ont rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Tunis. La foule a exprimé son chagrin mais aussi son mécontentement vis-à-vis des responsables politiques actuels. Une seconde manifestation a eu lieu samedi à l'initiative des partisans d'Ennahda, notamment pour critiquer la France, après que Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a dénoncé un certain « fascisme islamique » sur l'antenne d'Europe 1.

Les États-Unis, par ailleurs, ont annoncé qu'ils allaient porter plainte contre l'agence de notation Standard & Poor’s. C'est l’agence elle-même qui a confirmé l'information lundi 4 février, précisant que le ministère de la Justice américain s'apprête à déposer plainte, l’accusant d’avoir manipulé les notes de produits financiers toxiques dans la période qui a précédé lekrach financier de 2008. Cette plainte, inédite dans l’histoire de la finance, vient après l’échec d’une première négociation durant laquelle Washington a exigé le versement d’une amende de plus d'un milliard de dollars.

D'autres négociations sont en revanche allées jusqu'à leur terme. Il s'agit des négociations entre les 27 Etats-membres de l'Union européenne, qui ont abouti vendredi 8 février à une réduction du budget - la deuxième consécutive - pour 2014-2020. Le total porte sur 960 milliards d'euros, soit 1% du produit intérieur brut (PIB) total des Etats-membres. François Hollande n'est pas parvenu à contrecarrer cette cure d'austérité régionale mais il a réussi à sauvegarder les aides prévues pour les agriculteurs français [notamment par le biais de la politique agricole commune ou PAC, ndb]. Angela Merkel, la chancelière allemande, ainsi que le Premier ministre britannique David Cameron, peuvent se féliciter d'avoir imposé leur vision de l'Europe actuelle. Le Parlement européen doit encore se prononcer en juillet sur cette mouture du budget. En cas de refus, il faudrait alors que l'UE négocie son budget chaque année jusqu'à ce que ses membres tombent d'accord sur un projet de budget pluriannuel.

François Hollande n'a pas réussi à s'imposer auprès de la chancelière allemande Angela Merkel
et du Premier ministre David Cameron, tous deux partisans d'une austérité européenne.

FRANCE

Du côté de l'actualité française, la semaine a été marquée par la fin de l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous. Après dix jours et 109 heures de débat, les députés ont achevé samedi 9 février, à l'aurore, l'examen des près de 5 000 amendements proposés par l'opposition. Quelques personnalités ont marqué le déroulement de ces débats. C'est le cas de la Garde des Sceaux Marie-Christine Taubira, dont la verve et la combativité ont été applaudies. C'est également le cas de Claude Bartolone, le président socialiste de l'Assemblée nationale, dont l' « impartialité » a été saluée par le président du groupe UMP Christian Jacob. Dans les rangs de l'opposition, Hervé Mariton (UMP, Drôme) s'est illustré par sa pugnacité, alors même que la majorité s'abaissait à se moquer de ses goûts vestimentaires [Hervé Mariton est daltonien et porte parfois des vêtements aux couleurs criardes, ndb]. Le vote final aura lieu mardi.

Après une hésitation, les députés apparentés au Front National (FN), devraient s'abstenir lors du vote. Marine Le Pen a rappelé son opposition au mariage homosexuel. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle on parle du FN cette semaine. Le baromètre d'image du Front National (FN) 2013 a en effet été rendu public mercredi 6. Ce sondage annuel conduit depuis 1983 a l'avantage de mesurer l'évolution de la perception du FN au sein de la société française. Or en 2013, cette évolution est marquée : 47% des personnes interrogées entre le 24 et le 28 janvier estiment que le parti frontiste « ne représente pas un danger pour la démocratie », soit 8 points de plus qu'en 2012 (à titre de comparaison, 70% des personnes interrogées désignaient le FN comme un danger à la fin des années 1990).

Un peu de culture, tout de même. D'un point de vue pictural, la semaine a été mouvementée. Paris Match a cru révéler dans son édition de jeudi que le tableau l'Origine du monde de Gustave Courbet, célèbre car il représente un sexe féminin en gros plan, ne serait qu'une fraction d'un tableau plus grand que Courbet aurait découpé pour satisfaire un client. Le magazine a également dévoilé ce qui serait, selon le journaliste, un autre fragment du tableau montrant le visage du modèle. Cependant, le musée d'Orsay, qui détient la toile depuis 1995, a démenti cette information dès le lendemain, la qualifiant de « fantaisiste ».

Couverture de Paris Match annonçant la découverte du visage de L'Origine du monde.

Par ailleurs, le célèbre tableau d'Eugène Delacroix, la Liberté guidant le peuple, a été dégradé jeudi 7 février par une jeune femme. Le tableau était exposé dans l'antenne ouverte par le musée du Louvre à Lens. L'inscription au marqueur, d'une « trentaine de centimètre », aurait déjà été complètement effacée.

SPORT

La semaine a été contrastée pour le tennis français. L'équipe de France féminine de tennis a perdu son match de Fed Cup (équivalent féminin de la Coupe Davis) 3-1 face à l'Allemagne tandis que Richard Gasquet, n°10 mondial au classement ATP, a remporté son deuxième tournoi de la saison. Vainqueur à Doha face à Nikolay Davydenko (n°37), il a battu le Français Benoït Paire (n°43) 6/2 6/3 en 1 heure et 7 minutes pour remporter le tournoi de Montpellier.

L'équipe de France de rugby, de son côté, a poursuivi sa mauvaise entame du tournois des Six Nations. Elle a perdu 16-6 contre le pays de Galles au Stade de France, samedi 9 février. Six jours plus tôt, les bleus s'étaient déjà inclinés en Italie avec un score de 23 à 18. Le prochain rendez-vous est anglais : le XV de France affrontera le XV de la Rose le samedi 23 février.

Dans le domaine du ski, il faut également noter que la Française Marion Rolland a remporté ce dimanche le titre de championne du monde de descente ce dimanche 10 février à Schadming (Autriche).

Enfin, la finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2013 s'est terminée il y a quelques instants. Elle opposait le Nigeria au Burkina Faso, la belle surprise du tournoi. Ce sont les Super Eagles nigérians qui ont remporté la coupe sur un score de 1 à 0 (Sunday Mba, 40'). Pour se hisser en finale, le Nigeria a dû battre l'équipe malienne qui, malgré la situation critique que connaît son pays, était parvenu jusqu'en demi-finale. Le Mali a fini à la troisième place après avoir battu le Ghana trois buts à un.

Bon début de semaine à tous !

1 commentaire:

  1. Lecture facile et fluide pr ma part! Moi qui n'avais pas pu trop suivre l'actualite cette semaine, j'ai pu rattrape vite fait grace a toi. Bon courage pr la suite Valentin! :)

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